Type de recherche

Kongo Central, Projets pont route-rail et port en eau profonde de Banana : des avis partagés

A la une La Tempête des Tropiques Nation POLITIQUE Province

Kongo Central, Projets pont route-rail et port en eau profonde de Banana : des avis partagés

Partager

La nouvelle relative à la mise en œuvre imminente du projet Pont route-rail entre Kinshasa et Brazzaville continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive à travers toute l’étendue du Kongo Central, où l’insomnie gagne de plus en plus sa population, qui voit déjà par ce projet  la descente aux enfers de cette province qui, somme toute, n’a que les deux ports maritimes de Matadi et Boma comme principale ressource vitale.

Pour l’heure, des voix ne cessent de s’élever pour dénoncer, avec la dernière énergie, ce projet on ne peut plus suicidaire vis-à-vis de l’économie de cette contrée de la République Démocratique du Congo, par ailleurs  la seule et unique voie d’entrée ainsi que  de sortie du pays par voie maritime et par laquelle les étrangers qui y débarquent par les deux ports précités jugent le pays de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

C’est ce qui justifie la déclaration politique faite tout dernièrement à ce sujet  par l’Assemblée provinciale du Kongo Central et rendue publique par  Pierre Anatole Matusila, son Président provincial, qu’entouraient pour la circonstance tous les députés provinciaux. C’était  au siège de cet organe délibérant situé au quartier Ciné Palace, dans la commune de Matadi.

Conséquences néfastes

Dans cette déclaration, le N° 1 de l’Assemblée provinciale avait, de prime abord, mis en exergue les conséquences inévitables qu’entrainerait ce projet une fois il se réalisait. Notamment la mise en danger de l’indépendance économique de toute une nation au profit de la République sœur du Congo-Brazzaville ? qui en tirerait beaucoup d’avantages sur le plan social et économique et ce, grâce à son port en eau profonde de Pointe-Noire.

Pierre Anatole Matusila dit toutefois ne pas s’opposer au projet de construction du fameux pont reliant Kinshasa à Brazzaville , qu’il conditionnerait plutôt à l’érection, avant tout, du port en eau profonde de Banana, lequel n’a jamais rencontré l’assentiment des bailleurs de fonds, au plus grand étonnement de toute la communauté ” Kongo “.

Quelle est alors la véritable face cachée de ce projet, pourtant l’objet des contestations ? C’est la question que toutes les filles et fils du Kongo  Central se posent, au vu de l’engagement pourtant pris par le Chef de l’Etat, Félix Antoine
Tshisekedi Tshilombo, lors de son dernier séjour de travail à Boma ; lequel consiste à concrétiser tout d’abord celui consécutif à la construction du port en eau profonde de Banana. C’est aussi le souhait maintes fois exprimé par tous les Congolais.

C’est dans ce cadre précis que Pierre Anatole Matusila a invité tout Congolais épris de la passion de la RD Congo à se mobiliser comme un seul homme pour faire triompher  les intérêts de notre pays et enfin aux filles et fils originaires de la province du Kongo Central à soutenir la position de l’organe délibérant de cette partie de la République.

Des préalables de certaines OSC locales

Cependant, tout en appuyant la position de l’Assemblée provinciale du Kongo Central, certaines organisations de la société civile de cette province, en l’occurrence celles basées à Boma, première capitale de l’État indépendant du Congo, ont curieusement une autre lecture par rapport à ces deux projets contrastés.

Au cours d’une conférence qu’elles ont organisée en début de semaine dernière dans cette ville, laquelle a été animée par des experts portuaires locaux, ces organisations de la société civile les ont analysés minutieusement, avant de déplorer  leurs conséquences économiques à l’endroit de la province du Kongo Central. Bien qu’elles ont  également  soutenu, au même titre que les autres, qu’on ne peut parler du projet Pont route-rail qu’après celui du Port en eau profonde de Banana, elles ont, entre autre évoqué, certains préalables liés surtout à l’amélioration du climat des affaires.

En effet, les deux ports que compte le Kongo Central, ont-elles reconnu, sont encore loin de favoriser un bon climat des affaires, étant donné qu’ils accusent encore à ce jour de graves insuffisances.  Notamment dans le traitement rapide des navires, suite à la vétusté de leurs engins de manutention, avec comme conséquence inévitable le coût très élevé d’exploitation. Aussi, leurs champs d’action sont envahis depuis plusieurs années  par divers services tracassiers à la base de la multiplicité des taxes ; les rendant ainsi les plus chers de notre planète.

Améliorer le climat des affaires

De cela, elles ont conclu en clamant haut et fort qu’aussi longtemps que ces deux ports ne seront pas compétitifs et assainis en terme des services et des taxes, les yeux des opérateurs portuaires seront toujours tournés vers le Pont route-rail qui, selon elles, coûterait encore moins chers même si les navires de transbordement entre Pointe-Noire et Matadi ont du mal à transporter une charge considérables qui demande plusieurs rotations avec beaucoup de frais supplémentaires.

A cela s’ajoute la difficulté liée à l’entretien régulière et permanente du bief maritime. Ce qui revient à dire que l’État congolais doit tout faire pour remédier à tous ces problèmes ci-dessus évoqués s’il tient réellement à rendre compétitifs ces deux ports avant de soutenir la construction du port en eau profonde de Banana.
Tout compte fait, les organisations de la société civile de Boma invitent à cet effet  le Gouvernement congolais à la prudence avant qu’il ne soit trop tard.

Par Dieudonné Muaka Dimbi

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *