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Insécurité à Kinshasa : Le dysfonctionnement des services publics continuent de préjudicier les Congolais

Débat & Opinion FORUM La Tempête des Tropiques

Insécurité à Kinshasa : Le dysfonctionnement des services publics continuent de préjudicier les Congolais

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Le vendredi 5 février dernier, le corps d’une femme âgée a été retiré de la salle des morts de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa et ramené au domicile familial dans la commune de Makala, près de la route Elengesa.

Le matin du samedi 6 février, un fils de la défunte a ouvert le cercueil contenant le corps de sa défunte mère pour permettre à la nombreuse foule de partager ce moment de tristesse avec la famille. La surprise a été grande et traumatisante. Le cercueil contenait plutôt un corps d’une jeune fille inconnue.

Comme conclusion, une erreur a été commise par les gardiens de la salle des morts, qui n’ont pas aidé la famille perturbée par la perte d’un être cher. C’est la énième fois que ce genre de désagrément se répète.

Des erreurs enregistrées dans le fonctionnement des services publics continuent de porter gravement préjudices à la population congolaise en général, et aux habitants de la ville de Kinshasa, en particulier.

En dépit des appels lancés aux autorités compétentes pour mettre de l’ordre dans le fonctionnement de ces services, ces erreurs persistent, au point que les victimes commencent à les considérer comme les effets du manque de maîtrise des agents de l’Etat chargés d’assister la population chaque fois que cette dernière a besoin de leur intervention.

Une tragédie évitée de justesse

Pis encore, une erreur enregistrée le samedi 30 janvier dans le fonctionnement de la Police Nationale Congolaise (PNC) a failli provoquer une véritable tragédie dans la commune voisine de Bumbu, précisément avenue Madimba, au quartier Mongala.

Un journaliste du quotidien ” La Tempête des Tropiques ” dormait dans sa maison avec son épouse et ses trois enfants. A 4h 30′, il a été tiré de son sommeil par un bruit suspect.

Comme le quartier n’était pas sous délestage d’électricité cette nuit-là, l’éclairage a permis au confrère d’apercevoir deux hommes en tenue civile et une dizaine d’autres, en uniforme de la police nationale, dont certains étaient munis d’armes à feu.

Ces intrus venaient de casser le cadenas placé à la chaîne avec laquelle la barrière en tôles était fermée. Ils ont commencé à toquer à la fenêtre. Le journaliste les a interrogés : ” C’est qui ? “. Ils ont répondu : ” Police. Bouclage. Ouvrez la porte. Ouvrez la porte. “

Interrogation

Ce bref échange en langue véhiculaire, c’est-à-dire en lingala, a été très vite interrompu par les pleurs et cris stridents de l’épouse du journaliste, accompagnés d’un vacarme assourdissant produit par le claquement des casseroles. Ainsi alertés, les voisins se sont réveillés.

Sorti de sa maison, le chef de rue a, à son tour, vu un homme en uniforme de la PNC posté au coin droit de la clôture, devant la parcelle du journalise, au moment où plusieurs autres se trouvaient dans l’enclos.

Découragés, les intrus ont tous regagné la rue et expliqué au chef de rue qu’ils étaient envoyés pour reprendre un criminel répondant au nom de Booto.

De leur avis, ce jeune homme s’était échappé du cachot. Le chef de rue a eu du mal à faire comprendre à ces hommes qu’ils étaient plutôt au n°8 de l’avenue Madimba. Ces hommes ont finalement quitté le lieu vers 5h 30′.

Selon le sous-commissariat de la PNC installé à quelque 100 mètres au niveau de l’avenue voisine de Kokolo, ces hommes se sont présentés à ce poste local vers 3 heures avec un ordre de mission dûment signé par le commissariat provincial de la PNC, pour mettre la main sur un criminel bien identifié dans ledit document, mais ils se sont trompés d’adresse. Pourquoi les agents commis au sous-commissariat de Kokolo qui connaissent le quartier n’ont pas accompagné leurs collègues dans cette opération ? Telle est la question que les analystes ne cessent de se poser.

Réparer les préjudices

Dans le 1er cas, la famille éplorée s’était obligée de se dépenser davantage pour retourner le corps qui ne lui appartient pas, alors qu’elle était déjà débordée par les dépenses engagées jusqu’à ce stade.

Quant au second cas, le fait d’avoir brisé le cadenas, envahi la parcelle d’un paisible citoyen et interrompu brutalement le sommeil des occupants de cette parcelle, dénote d’un acte de violence qui aurait pu causer un préjudice irréparable à ces occupants, si la PNC avait défoncé la porte de la maison.

Ce raisonnement est si cohérent qu’au matin du lundi 1er février, au n°5 de l’avenue Madimba, la PNC a mis la main sur le criminel recherché. Elle n’a pas tardé à le rouer de coups, en violation des textes légaux interdisant la torture.

Pour éviter ces erreurs et abus, les autorités compétentes ont intérêt à renforcer l’encadrement des agents de l’Etat, à sanctionner les agents récalcitrants et à indemniser les victimes pour les préjudices subis.

Ces dispositions amèneraient les Congolais à se rendre compte qu’ils ont à faire à un Etat responsable, qui s’occupe réellement de ses concitoyens.

Par Asiyeshindwa

 

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