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Parlant au nom de ” Fraternité africaine ” : Me Yoko trouve à redire contre le sermon du pasteur Ekofo

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Parlant au nom de ” Fraternité africaine ” : Me Yoko trouve à redire contre le sermon du pasteur Ekofo

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C’est au nom de la ”  Fraternité africaine ” dont il est leader que Me Yoko Yakembe, avocat de son état depuis plus de 50 ans et actuel président du conseil d’administration (PCA) de la REGIDESO, veut faire réfléchir le révérend François David Ekofo.

A travers la lettre ouverte qu’il lui adresse, il se réfère aussi à la Bible et aligne par la même occasion certaines théories basées sur le droit, la politique et la sociologie sans oublier la morale pour répliquer au sermon débité le 16 janvier dernier à l’occasion du culte en mémoire de Laurent-Désiré Kabila à la Cathédrale du centenaire protestant situé dans la commune de Lingwala à Kinshasa.

L’inexistence de l’Etat et la mauvaise gouvernance comptent parmi les points abordés sur lesquels Me Yoko, élu du peuple, conférencier et Conseiller de la République honoraire s’appuie dans sa correspondance de manière à contribuer au débat sur la gouvernance. L’homme qui a été plusieurs fois ministre et représentant de la Nation à l’étranger dans certains pays comme Ambassadeur enseigne aussi le droit à l’université de Kinshasa (UNIKIN) et dans d’autres institutions universitaires.

Ainsi, Me Yoko n’est pas satisfait du raisonnement que le pasteur François-David Ekofo a tiré  du Livre d’Esaïe chapitre 5 au 20ème verset et de celui de Jean chapitre 5 au 29ème verset. Le message qui en découle consistant à mettre en garde les personnes qui gèrent la terre, bien de Dieu en dehors des voies que celui-ci agrée, n’a pas la même qualité de perception auprès des destinataires.

C’est ce que l’auteur de la lettre ouverte fait ressortir à travers sa missive qui, loin d’être une contestation, est une adresse qu’il reconnait  fondée sur des questions et des raisonnements qui, bien qu’ayant recueilli un certain suffrage au sein de l’opinion, ne paraissent pas avoir été menées avec une minutie propre à en asseoir la validité.

Arguments avancés

Me Yoko aligne des arguments qu’il trouve convaincants contre les critiques soulevées lors du sermon. Parlant de l’inexistence de l’Etat, l’avocat reste d’avis  que les trois éléments essentiels, à savoir le territoire, la population et le gouvernement constituant la notion d’Etat ne faisant pas défaut à la RDC, par conséquent il y a l’effectivité du pouvoir, peu importe la légitimité ou la légalité dont ce pouvoir peut se réclamer.

La référence à certains exemples, comme celui de l’importation des véhicules, n’ayant pas été prise avec toute l’évolution de la situation sur terrain a mis en mal le raisonnement autour de l’inexistence de l’Etat. Pour Me Yoko, non seulement l’Etat existe réellement, il est aussi reconnu du fait que le sermon a été prononcé devant les représentants des institutions politiques et des Chefs des missions diplomatiques accréditées auprès du Président Joseph Kabila.

Il n’a pas manqué d’évoquer l’effervescence politique actuelle marquée par des manifestations et contre-manifestations publiques qui confirme, d’après lui, la vitalité et la volonté des Congolais de vouloir vivre ensemble et librement.

Concernant la gestion de l’Etat, Me Yoko a opposé aux nombreuses critiques soulevées des arguments tels que la protection de l’intégrité territoriale qui nécessite des efforts et des sacrifices en vue de conserver le pays dans ses frontières héritées de la colonisation.

L’avocat a reconnu que ce souci d’unité nationale et de paix reste, d’après lui, la cheville ouvrière de différents gouvernements qui se sont constitués depuis plus de 50 ans. Il a aussi rétorqué à l’incapacité attribuée aux autorités à mettre en valeur la terre dotée aux Congolais, en soulignant que la RDC, en état sécuritaire fragile depuis près de 20 ans, avait le choix entre accorder la priorité à la paix et à la sécurité ou à la construction des ouvrages collectifs divers. C’est pour cela que les efforts les plus significatifs ces dix dernières années ont été orientés vers la viabilisation de l’armée, de la police et des services de sécurité.

Même alors, le territoire national ne manque pas d’être mis en valeur. Même si l’eau potable a du mal à être distribuée en quantité suffisante à tous les ménages congolais. Il reconnait néanmoins que la courbe ascendante des forages et des actions de maintenance ainsi que de production de l’eau potable permet de conclure que l’Etat fait de son mieux pour parvenir à une meilleure gestion de cette ressource.

Il a aligné parmi ces actions : la mise en vigueur d’un Code de l’eau, le changement progressif de la tuyauterie, la construction des usines de captage, de traitement et de distribution de l’eau à travers le pays, etc. Avant d’ajouter que la RDC a même entrepris la construction des usines de fabrication des intrants chimiques dont la REGIDESO a besoin pour la réalisation de son objet social au profit de la population congolaise.

Touchant aux routes, il reconnait qu’elles manquent gravement au pays. Mais il n’est pas possible, pour lui, de nier les efforts déployés depuis 2007 en vue de leur construction et/ou leur réhabilitation à travers tout le pays.

Des résultats soulevés

 D’autres performances enregistrées comme l’indice du développement humain, l’atteinte du point d’achèvement ayant permis la relance de la coopération structurelle entre la RDC et les institutions de Breton Woods sont autant des résultats engrangés à l’opposé de la mauvaise gestion brandie. Le SMIG passé de 1$ à 5$, tout comme la création de l’ENA compte parmi les efforts dans le bon sens de la gestion de l’Etat.

Le fonctionnement de la justice en RDC qui n’a pas été épargné par le révérend François David Ekofo a été également abordé par Me Yoko en renvoyant le pasteur protestant à l’engagement solennel de Joseph Kabila sur l’exercice normal de l’appareil judiciaire et de l’égalité devant la loi. Il en est aussi des efforts accomplis en rapport avec le respect et la promotion des Droits de l’homme, néanmoins il y a encore à faire dans ce cadre.

 Cette lettre ouverte, Me Yoko la termine en demandant  

” à chacun de nous de s’abstenir de faire indûment usage de ses droits fondamentaux “. Par contre, il reconnait que ” les critiques constructives, qui sont le plus souvent procurées en silence et à l’abri des regards indiscrets, participent de notre devenir commun “.

Il dit au pasteur Ekofo ” que rien dans cette correspondance n’ébranle votre détermination à défendre les intérêts de notre Nation bénie. Nous vous encourageons à y persévérer. Néanmoins, votre qualité de pasteur vous astreint à un devoir d’humilité, de neutralité et d’impartialité.

Voudriez-vous mieux choisir à l’avenir les voies les moins conflictuelles pour nourrir les âmes des fils et des filles de Dieu, toutes tendances confondues, des enseignements qui favorisent la tolérance, la paix, l’unité et la cohésion nationale, héritage que nous devons léguer aux générations futures “.

Par K.Kap

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