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Après avoir conseillé à Joseph Kabila de partir : Le président du Botswana prêche par l’exemple et démissionne !

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Après avoir conseillé à Joseph Kabila de partir : Le président du Botswana prêche par l’exemple et démissionne !

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Ian Khama s’en va dès ce samedi, soit 18 mois avant la fin de son mandat pour respecter à la lettre
la Constitution de son pays qui limite à dix ans maximum le mandat de ses chefs d’Etat

Au pouvoir depuis 2008, le président botswanais Ian Khama vient d’annoncer qu’il rendra officiellement les clés du pays, ce samedi 31 mars 2018, soit dix-huit mois avant la fin de son mandat et les élections générales. Ce chef d’Etat  qui a conseillé dernièrement à son homologue congolais Joseph Kabila de rendre le tablier et de partir pour respecter la Constitution de son pays qui lui interdit de solliciter un troisième mandat, vient donc de prêcher par l’exemple.

La démission exemplaire du président du Botswana interpelle le chef de l’Etat congolais et met la pression sur ce dernier, quand on sait que celui-ci vient aussi d’épuiser son second et dernier mandat à la tête du pays et ne doit pas briguer un troisième mandat, tel que l’exige la Loi fondamentale de la RDC.

La Constitution du Botswana, limite aussi à dix ans le règne de ses chefs d’Etat.

Pourtant,  des milliers de Botswanais s’étaient massés dans une « kgotla », une cour traditionnelle de la petite ville de Serowe, pour implorer le président Ian Khama de renoncer à écourter son mandat.  Mais, cet homme (65 ans)  a répondu mardi qu’il tournait la page de sa vie publique sans regrets ni amertume, serein.

« J’étais un soldat, je n’avais aucun intérêt à entrer en politique », a-t-il lancé à la foule en guise de testament, « et j’ai plein de projets pour l’avenir, très loin de la vie politique ». Le futur ex-président  achevait  à Serowe une tournée d’adieux entamée en décembre, qui l’a conduit dans la totalité des 57 circonscriptions du pays.

L’homme qui dit la vérité à ses homologues africains

La ville de Serowe a couvert son héros d’une pluie de cadeaux à la mesure de sa fierté et de sa reconnaissance: un véhicule 4×4, 143 vaches, des centaines de poulets, l’équivalent de 44.000 dollars en liquide et une luxueuse caravane aussitôt baptisée par son frère Tshekedi Khama la « présidence mobile »…

Ancien pilote militaire, l’ex officier  cultive une image d’homme proche du peuple, même si son père Seretse Khama fut, de 1966 à 1980, le premier président de l’ancienne colonie britannique devenue indépendante. Franc et direct, Ian Khama s’est fait une réputation de ne pas s’embarrasser outre-mesure des usages diplomatiques.

Ses sorties contre ses homologues en témoignent. Il n’a pas hésité  à réclamer la démission de celle du président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila. Ou encore celle son voisin du Zimbabwe, Robert Mugabe. Et  lorsque l’Américain Donald Trump a évoqué les Etats africains comme des « pays de merde », il a fait  convoquer son ambassadeur à Gaborone.

Mais certains  critiques de M. Khama ont pointé du doigt sa méthode toute militaire d’exercer le pouvoir, aux limites de l’autocratie. Sur le plan économique, d’autres ont souligné la persistance, depuis 2009 et la baisse des cours mondiaux du diamant, d’un fort taux de chômage dans son pays.
Ses adversaires politiques vont jusqu’à reprocher à Khama d’avoir favorisé une société de « mendiants ».

« Il a tué l’esprit d’autonomie en créant une dépendance à l’aumône », regrette notamment  Kesitegile Gobotswang, le vice-président du Parti du Congrès du Botswana (BCP), rappelant que « l’économie a perdu des emplois sous son règne ». Le successeur de Ian Khama, l’actuel vice-président Mokgweetsi Masisi, 55 ans, sera investi dimanche.

Fils d’un roi africain et d’une Britannique

Seretse Khama Ian Khama est  né le 27 février 1953 à Chertsey, au Royaume-Uni. L’homme est  président de la République du Botswana depuis le 1er  avril 2008. Il est le fils de Sir Seretse Khama (1er juillet 1921 à Serowe-13 juillet 1980 à Gaborone), père de l’indépendance du Botswana et de son épouse britannique Ruth Williams.

Militaire de formation, Seretse Khama Ian Khama suit les cours de l’Académie royale militaire de Sandhurst. Il dirige ensuite les forces armées botswanaises avant d’entrer en politique en 1998 au poste de vice-président et de ministre des Affaires présidentielles. Ian Khama est par ailleurs depuis 1979 chef de la tribu des Bamangwatos.

Par YHR

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