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Recrudescence de la maladie à virus Ebola à Beni

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Recrudescence de la maladie à virus Ebola à Beni

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Le ministre national de la Santé, le Dr Oly Ilunga Kalenga, a animé le samedi 13 octobre en son cabinet de travail une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé qu’un nombre important de cas de maladie à virus Ebola a été observé à Beni, au Nord-Kivu, à l’Est de la RDC, depuis le 1er octobre 2018. Cette ville devient le nouvel épicentre de l’épidémie de maladie à virus Ebola déclarée depuis le 1er août 2018 dans cette province.

L’épicentre de cette épidémie était situé à Mangina où la situation est actuellement sous contrôle. Le bilan de l’épidémie depuis le 1er août dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri présenté le ministre de la Santé indique un total de 205 cas dont 170 cas confirmés et 35 cas probables. Sur les 170 cas confirmés, il y a eu 95 décès, 54 guérisons et 21 malades sont encore sous traitement.

La seule ville de Beni, a-t-il précisé, a enregistré jusqu’ici un total de 77 cas dont 69 cas confirmés et 8 cas probables. Il a indiqué que depuis le début de l’épidémie, une vingtaine de membres du personnel soignant ont contracté la maladie à virus Ebola et 3 d’entre eux sont décédés.

Les résistances communautaires sont à la base de cette nouvelle vague de cas
A la fin du mois d’août et au début du mois de septembre, il a été constaté à Beni des résistances communautaires aux règles d’hygiène et à la vaccination.

C’est ce qui est à la base du nombre important de cas d’Ebola enregistrés dans cette ville, a fait savoir le ministre Oly Ilunga. Il a noté aussi la non implication des tradipraticiens à la riposte. Ils sont les vrais prestataires de première ligne car la population les consulte avant d’aller dans un centre de santé lorsque la maladie s’aggrave.
Au cours de cette période de fin août et début septembre, Beni n’a pas réuni les conditions pour la maitrise d’une épidémie d’Ebola dans les 4 à 5 semaines comme ce fut le cas à Equateur de mai à juillet 2018 et au Bas-Uélé (Likati) en 2017.

Ces conditions sont notamment l’isolement des malades dans un centre de traitement d’Ebola (CTE), les enterrements sécurisés des malades décédés d’Ebola,  l’identification des contacts des malades, leur vaccination dans les 48 heures après le contact et leur suivi pendant au moins 21 jours ainsi que la décontamination de tous les lieux où sont passés les malades. Il a ajouté à cela l’insécurité qui prévaut dans cette région où les zones sous contrôle des miliciens « Maï-Maï » ne sont pas facilement accessibles.

Il a cité un autre défi à relever dans cette riposte à l’épidémie, à savoir  l’insuffisance des ressources humaines.  Autour d’un cas confirmé d’Ebola, a-t-il dit, il y a au moins 70 contacts à suivre une fois par jour. Le ministre Oly Ilunga a salué le changement de comportement observé à Beni à travers l’engagement communautaire  des habitants à la riposte à l’épidémie.

Il s’est aussi félicité de l’arrêté pris récemment par le maire de Beni pour maintenir l’ordre dans cette ville par rapport à la riposte à la maladie à virus Ebola. Ainsi, toutes les personnes qui entravent la prise en charge des malades d’Ebola dans cette ville encourent des sanctions.

Le ministre de la Santé a annoncé que le gouvernement congolais et ses partenaires ont décidé de repenser et de recadrer le plan de la riposte à l’épidémie en menant des actions concertées autour de chaque alerte. Il y a aussi un focus sur Beni, une ville subdivisée en 18 sous-coordinations de la riposte. En matière de communication dans le cadre de la riposte, l’accent est mis sur le marketing social.

A ce jour, 16.202 personnes contacts à risque ont été vaccinés contre Ebola. Selon le ministre de la Santé, s’il n’y pas a eu la vaccination et les traitements avec de nouvelles molécules et s’il n’y a pas eu des équipes de riposte bien entrainées, la situation de l’épidémie d’Ebola au Nord-Kivu et en Ituri serait plus grave.

Par Norbert TAMBWE

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