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Alors que HRW exige une enquête sur les violences postélectorales en RDC : Des dérives dangereuses dans les rangs de Lamuka à Kikwit

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Alors que HRW exige une enquête sur les violences postélectorales en RDC : Des dérives dangereuses dans les rangs de Lamuka à Kikwit

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Human Rights Watch(HRW), une organisation non gouvernementale de droit américain de défense et de promotion des droits de l’homme vient de publier un communiqué où elle déplore les  violences postélectorales observées lors des scrutins du 30 décembre 2018 et exige une enquête impartiale, en vue d’établir les responsabilités, afin que les auteurs de ces infractions puissent répondre de leurs actes devant les instances judicaires.

Curieusement, malgré les inquiétudes exprimées par HRW, certains adeptes de la coalition Lamuka continuent de prêcher la violence. Pour preuve, lors d’un rassemblement organisé le mercredi 20 février 2019 à Kikwit, dans la province de Kwilu par leur leader Martin Fayulu, candidat malheureux aux scrutins du 30 décembre dernier, des adeptes  de cette plate-forme électorale se sont permis de réclamer haut et fort des armes pour combattre le nouveau régime !

Les images qui circulent à ce sujet sur les réseaux depuis le mercredi dernier montrent en effet la foule scandant des chansons à la gloire de Fayulu et réclamant des armes pour résister contre le nouveau pouvoir établi en RDC.
A chaque sortie de Fayulu, ses partisans ne se privent de s’adonner à des actes de violence contre les militants d’autres partis, particulièrement ceux qui soutiennent le  nouveau président élu de la République, regrette un observateur.

Pour rappel, malgré le verdict rendu par la Cour Constitutionnelle sur la présidentielle du 30 décembre dernier, le candidat malheureux Fayulu a entamé depuis quelques jours une tournée en provinces. Tournée entamée par les villes de Butembo et  Beni, dans le Nord-Kivu, où il a organisé des rassemblements aux allures de campagne, alors que la RDC n’est plus en période de campagne électorale.

A Goma dont la population a vécu les affres de la guerre avec le RCD, CNDP et M23 …plusieurs habitants se sont inscrits en faux contre le discours va –t- en guerre distillé par l’homme qui préfère désormais parler plus de la plate-forme électorale Lamuka que de son propre parti politique, Ecidé.
Poursuivant sa diversion, Fayulu et sa délégation se sont aussi rendus à Kikwit, chef-lieu de sa province d’origine et   où il n’était même pas annoncé.

Dans cette ville où l’on a eu déploré des morts, victimes de violences à caractère tribal, des actes que Fayulu n’a jamais condamnés clairement, des voix se sont élevées dans les rangs des partisans du candidat de Lamuka, lors du meeting tenu par ce dernier, pour réclamer des armes afin de faire la guerre contre les nouvelles autorités du pays !

De tous les sociétaires de Lamuka, seul Jean-Pierre Bemba sait jusqu’où peut aller une guerre pour avoir été un chef rebelle. Mais après les dix ans passés par Jean Pierre en détention de la Cour Pénale Internationale, à La Haye, pour les crimes commis par ses troupes en RCA, Martin Fayulu devrait réfléchir par deux fois et comprendre qu’il a choisi de se lancer sur une voie périlleuse.

Des cas concrets de dérapage

Selon un rapport de HRW, le 10 janvier 2019, dans la commune de Kintambo, à Kinshasa, un groupe de partisans de Fayulu s’est permis de  passer à tabac des motocyclistes qui célébraient l’annonce de la victoire de Félix Tshisekedi.
A Kikwit où Fayulu a tenu un rassemblement mercredi dernier, après l’annonce des résultats provisoires par la CENI, un groupe de partisans de Lamuka a pillé des bâtiments publics et privés, dont le bureau gouvernemental du district,  signale HRW.

Un activiste de Kikwit a même affirmé à Human Rights Watch que des partisans de Lamuka auraient commis des violences contre les forces de sécurité.

 « Au lendemain de la publication des résultats, le matin, des jeunes présentés comme des proches de la coalition Lamuka ont attaqué le poste de police du quartier de Bongisa. Après avoir passé à tabac les agents de police, ces assaillants ont pillé ledit bureau et emporté des armes et des uniformes de police. », rapporte cette source.
Toujours selon le rapport de HRW, Certains manifestants proches de Fayulu à Kikwit avaient attaqué des centres d’accueil de personnes déplacées ayant fui les affrontements survenus depuis 2015 dans la région des Kasaï entre l’armée et la milice Kamuina Nsapu.

Ces partisans de Lamuka, à en croire HRW, ont pillé un centre d’accueil connu sous le nom d’« Amis d’enfants », ainsi qu’un centre national de réception de personnes déplacées. Des détenus de la prison centrale de Kikwit ont alors profité de la confusion et tenté de s’enfuir.

HRW signale aussi dans son communiqué que le 20 janvier 2019, à la suite de la confirmation des résultats de l’élection par la Cour Constitutionnelle, des groupes de jeunes pro-Lamuka ont manifesté à Bagata, dans la province de Kwilu. Certains manifestants ont attaqué des élèves qui avaient ignoré leur appel à observer une journée de désobéissance civile pour protester contre la décision de la Cour, blessant deux élèves de sexe féminin.

Il faut actionner les mécanismes judiciaires

Au regard  de cas énumérés dont la liste n’est pas exhaustive, les autorités du pays devraient déjà penser à actionner les mécanismes judiciaires, pour lutter contre l’impunité dans le chef de toute personne auteur matériel comme intellectuel des violences électorales.

Qu’il s’agisse des agents ou des autorités de forces de l’ordre et de sécurité, des institutions de la République ou des partis politiques, l’action pénale ne déroge pas. Sur base de la responsabilité pénale individuelle ou de la responsabilité  du chef hiérarchique, le candidat malheureux Martin Fayulu risque donc de répondre des actes  de violences commis par ses partisans à Kikwit, Kinshasa, Bagata…

Au lieu d’œuvrer pour la paix et le respect des droits de l’homme après l’Arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle siégeant au premier et second ressort en matière contentieux électoraux,  plusieurs partisans de Lamuka recourent à la violence  à chaque occasion que leur leader Fayulu organise un rassemblement public. Le procureur Général près la Cour de Cassation devrait déjà déclencher les poursuites contre les auteurs de telles violences qui sont répréhensibles dans tout État de droit. Car, la force reste à la loi, dit-on.

Par GKM

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