Procès pour meurtre des deux experts onusiens au Kasaï Central: 49 condamnés à mort, deux acquittés
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Arpès cinq ans, les audiences se terminent sans connaître le sort des accompagnateurs de Zaida Catalan et Michael Sharp
Par GKM
La Société Congolaise pour l’Etat de Droit(SCED), une organisation non gouvernementale de défense et de promotion des droits de l’homme et de lutte contre l’impunité, basée à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central, salue une avancée dans la lutte contre l’impunité en République Démocratique du Congo avec le prononcé de l’arrêt de la Cour Militaire de l’ex-province du Kasaï Occidental, après un long procès de près de 5 ans pour le meurtre des deux experts des Nations Unies, Zaida Catalan et Michael Sharp, tués au Kasaï central, entre Bukonde et Tshimbulu.
De cet arrêt de 146 page, la SCED relève que la Cour Militaire a acquitté deux prévenus, tandis que d’autres ont été condamnés à la peine de mort pour plusieurs préventions, notamment pour crime de guerre par meurtre. Tout en promettant de revenir sur les mérites de cette œuvre judiciaire, Réagissant à chaud, la SCED ne comprend pas pourquoi les familles de Catalan et Sharp ne se sont pas constituées parties civiles. Est-ce pour dire qu’elles ne font pas confiance à la justice Congolaise ?
Aussi, le procès prend fin pendant que le mécanisme onusien mis en place par le Conseil de Sécurité des Nations Unies n’a pas encore terminé ses investigations. Est-ce pour lancer un message d’après lequel un vrai procès crédible va s’ouvrir après ?, s’interroge le Bâtonnier Dominique Kambala, Directeur Général de la SCED. Le juriste regrette de constater que le procès se clôture sans connaître le sort des quatre accompagnateurs congolais, alors que les éléments de leurs parents ont été prélevés, en vue de tests ADN, dont les résultats sont inconnus jusqu’à ce jour, regrette le Bâtonnier Kambala.
Est ce pour affirmer qu’il existe encore en ce siècle une justice de couleur ?, s’interroge encore le Directeur Général de la SCED. Ce dernier s’interroge sur le sort de plusieurs hautes personnalités politiques entendues au niveau de l’Auditorat Général des FARDC, mais qui n’ont jamais été appelées à cette instance, à un titre ou à un autre.
«Que penser de la crédibilité de ce procès lorsque l’on sait que toutes les demandes de la défense tendant à obtenir la comparution de certains acteurs clés ont été purement et simplement rejetées par la Cour? Pourquoi la Cour Militaire a appliqué la peine de mort, alors que la tendance universelle est vers l’abolition de cette peine et que la RDC s’est accordée un moratoire», s’interroge le numéro un de la SCED.
Son organisation espère qu’avec la fin de ce procès, le Général Muwawu, qui instruit le dossier Nganza, est désormais dégagé, en vue de le finaliser et de l’envoyer en fixation au cours de l’année 2022.