Kinshasa qui a toujours boudé ces conseils, est aujourd’hui rattrapé par la réalité. Mais la Conférence des gouverneurs de Lubumbashi s’attelle sur ce travail!

Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Les gouverneurs des 26 provinces de la République démocratique du Congo viennent de comprendre, plusieurs années après, que dans un pays aussi vaste et potentiellement riche comme la RDC, la diversification de l’économie demeure la seule voie qui conduit véritablement vers une émergence effective.

La Banque mondiale a toujours conseillé aux nombreux gouvernements des pays comme la RD Congo de diversifier leurs économies pour non seulement faire face à certains chocs extérieurs comme celui vécu actuellement à cause de la baisse au niveau international des prix des matières premières, mais aussi pour atteindre leur développement.

Mais le gouvernement a toujours fait fi à ces conseils de cette institution financière internationale. La réalité rattrape, pour le moment, la RD Congo, et donne raison à la Banque mondiale. Surtout quand on se rend compte combien la RD Congo qui bâtit son économie sur ses matières premières, éprouve énormément des difficultés pour faire face à ces chocs extérieurs.

Ainsi, les gouverneurs se sont rendus compte, à travers leur conférence présidée par Joseph Kabila et qui se tient pour le moment à Lubumbashi, qu’il ne faut pas miser l’économie de tout un pays uniquement sur les matières premières, du reste épuisables. Mais qu’il est important de bâtir l’économie sur des secteurs durables comme ceux de l’agriculture, des infrastructures et autres de l’énergie.

C’est d’ailleurs ce qui avait constitué le dernier rapport de la Banque mondiale publié au mois de mai 2016, pour conseiller aux Etats notamment de l’Afrique d’investir dans les secteurs ci-haut cités et aussi de rationnaliser leurs ressources nationales afin d’éviter les effets négatifs de la baisse des prix des matières premières suite à la réduction, par la Chine, d’acheter ces produits venant des pays comme la RD Congo.

Concernant la conférence des vingt-six gouverneurs, ces derniers se sont engagés à définir une nouvelle politique qui va diversifier l’économie avec l’agriculture comme l’un des piliers majeurs du développement.

Cette déclaration a été faite par le porte-parole des gouverneurs, le premier citoyen du Nord-Kivu, Julien Paluku, qui a précisé, en outre, que près d’un milliard de dollars américains sont dépensés chaque mois pour des produits qu’on peut avoir en interne. Surtout que la RD Congo importe plus qu’elle n’exporte.

A ce dernier sujet, il faut relever également que lors de l’atelier sur les indicateurs du Marché commun de l’Afrique australe (Comesa), l’Etat congolais a été conseillé de travailler pour commencer à produire, seul moyen de bénéficier des avantages de cette organisation sous régionale favorisant le libre-échange dans son espace.

L’exemple de l’Equateur a été même donné, qui devrait se spécialiser dans la production de l’hévéa, alors que la partie centrale devrait se concentrer dans la production du maïs.

Dans la partie orientale, on peut se mettre dans la production des produits comme la pomme de terre ou la viande, a encore expliqué le gouverneur du Nord-Kivu lors de l’ouverture de cette quatrième édition de la conférence des gouverneurs, le 13 juin 2016 à Lubumbashi, dans la nouvelle province de Haut-Katanga.

Par Lucien Kazadi T.