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Responsable de la Rédaction à CNTV : Youyou Niati : « J’encourage la jeune fille à valoriser son intelligence … »

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Responsable de la Rédaction à CNTV : Youyou Niati : « J’encourage la jeune fille à valoriser son intelligence … »

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Responsable de la Rédaction à la chaîne Canal Numérique Télévision (CNTV), Youyou Niati est à la fois reporter et présentatrice du journal télévisé. C’est en 2008 qu’elle intègre CNTV dont elle est restée fidèle malgré certaines sollicitations. Youyou Niati fut respectivement Secrétaire de rédaction et Responsable adjoint de la Rédaction.

Sa carrière journalistique débute au journal « La prospérité » où elle a presté pendant plus ou moins 2 ans. Elle s’était inscrite à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) alors que son père voulait faire d’elle une juriste.  Sa détermination et sa passion pour la profession de journaliste feront que son géniteur puisse se soumettre à sa volonté.

En 2006, elle obtient son diplôme de graduat en journalisme. Actuellement, la jeune dame poursuit ses études et compte décrocher sa licence en journalisme, option « politique intérieure ». Nous vous proposons l’interview qu’elle nous a accordée.

La Tempête des Tropiques : Pouvez-vous nous parler de votre choix du métier de journaliste ?

Youyou Niati : Le journalisme est une vocation pour moi. Depuis mon jeune âge, j’admirais les journalistes à la télévision en regardant, à l’époque, l’unique chaîne locale, l’OZRT (Office Zaïrois de Radiodiffusion et de Télévision) ainsi que certaines télévisions étrangères. Personnellement, j’appréciais les femmes qui passaient à la télé par leur façon de s’habiller, de bien se tenir…

Cela m’inspirait parce que je rêvais de leur emboîter le pas. Concernant mes modèles, j’admirais beaucoup plus Chantal Kanyimbo, et également les journalistes Colette Tshomba, Nicole Dibambu, actuellement Dg à la RTNC (Radio Télévision Nationale Congolaise) et Marie-Ange Mushobekwa, actuelle ministre des Droits humains.

LTT : En optant pour le journalisme, est-ce que vous avez eu le soutien de votre famille ?

YN : D’abord des gens ont une mauvaise perception de notre profession, surtout pour nous les femmes. Au début, mon père ne voulait pas parce qu’il m’avait inscrite à la faculté de Droit à l’Université de Kinshasa (UNIKIN). J’ai été découragée et incapable d’étudier parce que l’auditoire était surpeuplé.

C’est ainsi que je me suis retrouvée à l’Université Protestante au Congo (UPC) pour commencer ma première année en Droit. Malheureusement, j’ai dû arrêter en pleine année académique puisque mon souhait était de devenir journaliste, et je disais à ma mère que je veux passer à la télé. Bien que ce fût difficile de convaincre mon père, il a fini par accepter pour que je puisse m’inscrire à l’IFASIC.

LTT : Pourquoi avez-vous choisi la télé ?

YN : En réalité, je me suis retrouvée à la télé grâce au concours de circonstances. Lors de l’ouverture de CNTV, j’étais abordée par un grand-frère journaliste, déjà décédé, qui voulait que je fasse la télé. Donc, j’avais tout simplement saisi l’opportunité qui se présentait à moi pour intégrer la chaîne.

Je dois signifier que ma carrière professionnelle a débuté au journal « La prospérité » où j’ai été retenue après 3 mois de stage professionnel. J’y suis restée pendant plus ou moins 2 ans et maintenant je suis à la télé.

LTT : Vous êtes responsable, est-il facile de diriger les hommes qui contestent parfois l’autorité d’une femme ?

YN : C’est un peu difficile. Je dois avouer qu’au début, lorsque j’ai été élevée à la fonction de Responsable de la Rédaction, je devrais avant tout m’imposer comme chef parce que j’étais l’amie de beaucoup de personnes, et connaissais tout le monde dans la boîte. Raison pour laquelle je devrais faire la démarcation entre l’amitié et le travail.

En tant que femme, ce n’est pas facile parce qu’il y a des hommes qui pensent encore que la femme ne peut pas diriger un homme ou assumer des responsabilités dans une entreprise. Il faut toujours s’imposer, non pas par orgueil, mais par son savoir-faire et être soi-même le modèle.

LTT : Quels souvenirs gardez-vous, jusque-là, de votre profession ?

YN : Le fait d’avoir rencontré de grandes personnalités que l’on pouvait seulement voir à la télé et la possibilité de passer des interviews avec eux. En plus, cette facilité d’accéder aux endroits difficiles où un simple citoyen normal ne peut entrer. C’est le meilleur souvenir pour moi de pouvoir côtoyer ces grands.

LTT : Quel est votre rêve le plus fou ?

YN : C’est d’avoir ma propre entreprise de presse pour encadrer les futurs journalistes parce que j’aime la télé.
LTT : Votre mot de la fin ?

YN : D’abord, j’en profite pour réveiller la conscience des étudiants que nous encadrons. Il y a un fait que je déplore, ils sont en général négligeant et ne fournissent pas d’efforts dans leur apprentissage. Ils éprouvent d’énormes difficultés pour répondre aux petites questions alors qu’ils viennent fraîchement de l’université. J’encourage les jeunes étudiants (filles et garçons) d’avoir un esprit ouvert tout en cherchant à apprendre davantage avec lss Nouvelles technologie de l’information et de la communication (NTIC) à leur portée.

J’ai dit toujours que le journalisme est un métier où on peut se former aussi soi-même après avoir reçu les enseignements de base à l’université. Quelqu’un me disait souvent : « si tu n’actualise pas tes connaissances, tu seras un journaliste médiocre ».

Enfin, je lancerai un mot à l’endroit de la femme qui doit prouver de quoi elle est capable et être compétitive face à l’homme. Question de bannir l’idée selon laquelle les femmes se rétractent toujours à cause de la honte. De ce fait, j’encourage la jeune fille à valoriser son intelligence en lieu et place de son corps.

C’est l’intelligence qui va la propulser pour qu’elle puisse occuper des postes de responsabilité dans tous les domaines de la vie.

Propos recueillis par Tantia Sakata

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