A cet instant, les bulletins de vote devraient déjà être déployés à travers l’ensemble du territoire national, au lieu des machines à voter contestées par d’autres parties prenantes

Trois mois et deux semaines séparent la RDC de la date fatidique prévue pour l’organisation des élections (le 23 décembre 2018). L’historique rendez-vous qui va marquer un tournant décisif dans l’histoire du pays aux dimensions continentales se prépare sur fonds de crise politique. En effet, les parties prenantes à cette importante opération, en l’occurrence le pouvoir, l’opposition et la société civile, n’ont jamais trouvé un consensus au sujet de la machine à voter, innovation non prévue par la loi, introduite par la Commission Electorale Nationale  Indépendante, mais qui ne fait pas l’unanimité.

La centrale électorale, toujours en phase avec le pouvoir qui soutient et défend son option, ne jure que par l’usage de cet outil pourtant non souhaité et rejeté catégoriquement par l’opposition. La guerre des ondes qui s’observe au quotidien est d’une intensité telle que l’ONU, par le truchement de la Monusco, a dû proposer son assistance en ce qui concerne notamment le transport de matériels de vote dans l’arrière-pays. Brandissant le principe sacro saint de souveraineté assorti de non ingérence dans les affaires internes d’un Etat, Kinshasa se rebiffe contre toute proposition d’assistance extérieure en ce qui concerne l’organisation des élections dont le gouvernement s’apprête à financer.

Les assurances de la Ceni

La Ceni cependant rassure de déployer dans les brefs délais à travers le pays, les machines dont la commande a déjà été faite. A ce jour, la facture de la commande est honorée à 80%.  Le fabricant Mira System Co LTD a déjà perçu environ 126 millions USD sur les 157,8 millions USD (à raison de 1 500 USD la pièce), nécessaires pour la production de 105.255 engins de vote. D’ici fin octobre, tous les matériels auront débarqué en RDC.

Promesse alléchante certes, au point que pouvoir et opposition au stade actuel, ne jurent que par la tenue des élections en décembre 2018. Mais la Ceni donne apparemment l’impression de n’avoir pas pris en compte les impondérables à même de faire échouer l’organisation des élections dans les délais impartis avec comme conséquence immédiate un nième glissement du pouvoir en place. En outre, l’opposition accepte d’aller aux élections, mais sans machine à voter.

Ou du moins avec une machine à voter d’ores et déjà certifiée, dégarnie d’électeurs fictifs sans empreintes digitales et dont le fichier électoral aura été nettoyé. Le pouvoir et la Ceni ne l’entendent malheureusement pas de cette oreille. Cette discordance de vues va à coup sûr aboutir à un cul de sac. Autrement dit, un cuisant échec qui devra engendrer la même conséquence.  Machines à voter, hélicoptères et autres matériels, tout est attendu en RDC. A ne pas oublier qu’il ne reste que moins de quatre mois à peu près.

Par GO