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Insécurité à l’Est de la RDC : Ebola utilisé comme arme de guerre !

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Insécurité à l’Est de la RDC : Ebola utilisé comme arme de guerre !

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Avec le cap de plus de mille décès déjà franchi par la maladie et le climat d’insécurité entretenu par des groupes armés, la fièvre hémorragique mortelle risque de devenir incontrôlable dans la région si la communauté nationale et internationale ne s’implique pas avec les moyens conséquents

Un agent congolais de l’équipe de riposte contre la fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit à l’est du pays a été abattu dans la nuit du 7 au 8 mai  à Vuhovi au Nord-Kivu,  où l’épidémie a déjà fait plus de 1.000 morts. Ce n’est pas pour la première fois que les miliciens présentés comme des Maï-Mai s’attaquent au personnel soignant qui tente de contenir l’épidémie qui sévit à l’est de la RDC.

Le vendredi 19 avril, trois hommes armés se faisant passer pour des malades, ont fait irruption dans une  salle de l’hôpital des cliniques universitaires de Butembo, lors d’une réunion et tiré, tuant  le docteur Richard Valery Mouzoko Kiboung, un médecin épidémiologiste camerounais employé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et faisant deux blessés. Le 19 février, un infirmier avait été  assassiné à Vuhovi, par un groupe d’hommes armés d’arcs et de flèches.

Comme on le voit, après avoir résisté à plusieurs incursions des rebelles instrumentalisés par quelques pays voisins à la RDC dont le Rwanda, les ennemis de la RD Congo semblent avoir opté de servir de l’épidémie à virus Ebola pour déstabiliser  à nouveau la partie orientale du pays.

Le cap de mille décès déjà franchi !

Comme le reconnaît le site lalibre.be, il s’agit de la dixième épidémie d’Ebola qui sévit en RD Congo. L’épidémie en cours a été déclarée le 1er  août 2018 dans les provinces Nord-Kivu et de l’Ituri, une région en proie aux violences, suite à  la présence de plusieurs dizaines de groupes armés.

Depuis, « il y a eu 1.069 décès (1.003 confirmés et 66 probables) et 442 personnes guéries », selon les données du ministère de la Santé, datées du  mercredi 8 Mai 2019. 267 cas suspects sont également en cours d’investigation. Cette épidémie est la deuxième plus grave, après celle ayant  touché en 2014 l’Afrique de l’ouest, avec quelques  11.000 morts principalement en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.

Mercredi, des hommes armés ont lancé des attaques dans la ville de Butembo faisant une dizaine de morts, assaillants et forces de sécurité confondus. Ces violences ont de nouveau perturbé les activités dans cette ville considérée aujourd’hui comme le principal foyer de l’épidémie.

Depuis le début du mois de mai, « c’est la cinquième journée consécutive durant laquelle les équipes de riposte ne sont pas en mesure de réaliser toutes les activités » nécessaires à Butembo, telles que la recherche active des cas dans la communauté, la vaccination et les enterrements sécurisés, a regretté le ministère de la Santé.

Rumeurs

Rumeurs et défiance entravent le travail des personnels de santé dans la région, où une partie des habitants sont dans un déni de la maladie, qui prend parfois des formes violentes. Les enterrements sécurisés des malades sont parfois perçus par les populations comme une « agression culturelle ». Des habitants s’étonnent des fonds internationaux qui sont alloués  et de ces agents qui circulent en véhicules 4×4 à Butembo, ce qui est perçu comme un comportement « arrogant ». Ils ont en fait l’impression que beaucoup d’argent est en jeu, et dans cette région déjà en proie à des conflits, la question financière est toujours associée à l’insécurité.

Il y a aussi des messages d’intimidation contre le personnel impliqué dans la riposte contre Ebola. Ainsi, sur les réseaux sociaux, la photo d’un tract annonçant de prochaines attaques, présenté comme ayant été retrouvé après l’assassinat du docteur Richard Valery Mouzoko Kiboung, est en effet signé par les miliciens de l’Union du peuple pour la libération du Congo (UPLC), une faction des Maï-Maï.

Intimidations

Auparavant, il y avait déjà des tracts de menaces laissés sur les lieux des attaques. Il y a aussi des tracts retrouvés dans des taxis ou dans la rue, sous forme de banderoles placées sur les ronds-points. Et  ces messages ne visent aujourd’hui plus seulement les médecins, mais aussi toutes les personnes qui soutiennent la riposte et mènent des campagnes de sensibilisation. Cela comprend les autorités religieuses, le maire de la ville, les députés et les personnes de la société civile qui, selon eux, sont  en connivence  avec la riposte et aussi les médias et journalistes qui transmettent des messages de prévention.

Pourtant, plus de 100.000 personnes ont été vaccinées depuis août 2018.

A New York, le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, s’est dit « préoccupé par le nombre de nouveaux cas d’Ebola » dans l’est congolais. « À ce stade critique, des ressources supplémentaires sont nécessaires », a-t-il déclaré. L’OMS dénonce aussi la « manipulation politique » de responsables locaux, visant à créer un sentiment d’hostilité contre le personnel luttant contre le virus.

Par YHR

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