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Retards des travaux des sauts-de-mouton à Kinshasa : Les détourneurs de fonds aux abois!

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Retards des travaux des sauts-de-mouton à Kinshasa : Les détourneurs de fonds aux abois!

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Après l’arrestation et l’incarcération de David Blattner, patron de Safricas, l’enquête judiciaire ouverte par le ministère de la Justice risque de conduire à l’arrestation d’autres personnes impliquées dans cette affaire de gros sous
Par DMK

L’enquête diligentée par le ministère de la Justice sur l’utilisation des fonds débloqués par le Gouvernement congolais pour la construction de quelques ouvrages d’intérêt public appelés « sauts-de-mouton » à travers la ville-province de Kinshasa, vient de conduire à l’arrestation de M. David Blattner, patron de la société Safricas, à qui certains de ces chantiers ont été confiés. Cet homme d’affaires, qui se croyait intouchable en RD Congo, croupit à la prison centrale de Makala, depuis le vendredi 21 février 2020. Et tout porte à croire que la liste des personnes également soupçonnées de détournement et traquées par la justice pourrait s’allonger.

Le gouvernement congolais a décidé de porter l’affaire devant la justice aux lendemains de la visite que  le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a effectuée dernièrement sur différents chantiers abritant les travaux de construction des fameux sauts-de-mouton dans la capitale ; imité en cela, le même jour, par le vice-Premier ministre, ministre de la Justice et garde des sceaux, Célestin Tunda Ya Kasende.

Un très grand retard dans l’exécution des travaux sur certains chantiers

Au cours de cette visite, il a été constaté un très grand retard dans l’exécution des travaux sur certains chantiers, particulièrement sur les sites de Debonhomme, Marché de la liberté, et Pascal, dans le district de la Tshangu, où les travaux ont été interrompus pendant plusieurs mois. Pourtant, les responsables des entreprises auxquelles ces travaux ont été confiés, ont déjà perçu les 2/3 des fonds nécessaires pour la réalisation de ces ouvrages d’intérêt public !

Après ce constat malheureux, le président de la République et chef de l’Etat a ordonné qu’un audit sans complaisance soit mené sur l’exécution de ces travaux, afin d’établir les responsabilités, et que les coupables répondent de leurs actes.

Au nombre des entreprises pointées du doigt figure la société Safricas, accusée d’avoir déserté pratiquement  le chantier de Debonhomme et retardé ainsi les travaux pendant près d’une année, au grand de nombreux usagers de cet important carrefour traversant le boulevard Lumumba, sur l’axe routier pont Matete – aéroport international de Ndjili.

Les 2/3 des fonds nécessaires pour la réalisation de ces ouvrages déjà perçus

Pour le Gouvernement dirigé par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le grand retard accumulé par les entreprises chargées de ces travaux ne peut se justifier, au regard des fonds  importants qu’elles ont déjà perçus.  Selon le compte-rendu du dernier conseil des ministres, l’arrestation du patron de la société Safricas vendredi dernier et la longue audition, le même jour, du responsable de l’entreprise chinoise de construction Crec 7, rentrent dans le cadre de  l’enquête.

L’objectif de cette investigation, selon le vice-Premier ministre en charge de la Justice, est de répondre à la colère de la population, dépitée par l’absence d’avancées des travaux. Preuve, toujours selon le garde des Sceaux, qu’une nouvelle justice est en train de se mettre en place au Congo.

« La population commençait à s’énerver et il était tout à fait normal que les services de l’Etat cherchent à comprendre ce qu’il s’est passé. Est-ce que c’est un problème d’argent, un problème de procédure ? », a notamment déclaré Célestin Tunda Ya Kasende.

« La population commençait à s’énerver… »

Pendant ce temps, dans l’entourage du patron de la société Safricas, on met les démêlées de celui-ci avec la justice sur le compte d’un « abus de confiance » et non de détournement de fonds. Les proches de Blattner tenteraient même de faire croire que Safricas n’aurait reçu que 40% de l’argent promis par la présidence de la République au 16 octobre 2019, et que trois millions supplémentaires venaient d’être versés seulement la semaine dernière, soit quelques heures avant l’arrestation de David Blattner !

Comme on le voit, l’enquête judiciaire ouverte risque de conduire à l’interpellation de plusieurs autres personnalités impliquées de près ou de loin dans le financement des travaux de construction des fameux sauts-de-mouton dans la ville de Kinshasa.

D’autres têtes pourraient donc être interpellées, afin que triomphe la vérité dans cette affaire et pour soulager tant soit peu les populations de la capitale dont les souffrances quotidiennes dues aux embouteillages sur les routes et aux pratiques du « demi-terrain » des conducteurs des taxis et taxi-bus deviennent insupportables. Pourvu qu’il n’ y ait pas de justice à deux vitesses dans cette affaire, comme l’a promis le vice-Premier ministre, ministre de la Justice et Garde de sceaux.

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