Lorsque la nouvelle sur la mort de Tshisekedi est tombée le mercredi 1er  février 2017 en début de soirée, personne n’y avait cru dans un premier temps. C’est seulement après vérification auprès de différentes sources crédibles que la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre, plongeant la capitale dans la consternation.

C’est fini, la figure emblématique de l’opposition congolaise s’en est allée. Derrière lui, une grande majorité de Congolais inconsolable, orpheline de père. Cet homme qui n’aura  reculé devant aucun obstacle quand il s’agissait de défendre la cause du peuple congolais s’en va, âgé de 84 ans.

A la confirmation de la nouvelle, de nombreux Kinois, toutes catégories sociales confondues, ont exprimé une profonde amertume. Beaucoup ont déclaré que le temps pour l’ami du peuple de quitter la terre des hommes n’était pas du tout opportun.

Même les grands carrefours de la capitale comme le rond point victoire étaient vidés de leur monde et privés de leur ambiance habituelle.  Abordée à ce sujet, une vieille femme a déclaré : ” cet homme a su au moins obtenir le départ de Joseph Kabila du pouvoir “.  Intervenant lui aussi, un étudiant a déclaré que la lutte pour la liberté et la démocratie va se poursuivre.

St/ Avenir politique et nouvelle locomotive

Certes, ” Moïse ” comme aimaient bien l’appeler certains combattants de l’opposition est parti.  Loin de se décourager, le peuple congolais qui se retrouvait dans la lutte acharnée que menait Tshisekedi doit plutôt s’armer du courage.

Juste à la manière de Christophe Lutundula qui a déclaré que les négociations vont se poursuivre normalement niveau de la CENCO, en dépit de la mort du grand  leader politique. Lisanga Bonganga, allié de l’UDPS, membre du Rassemblement est allé droit au but.

” Les élections se tiendront en 2017 comme prévu “.

Quand à l’avenir politique, d’aucuns pensent que l’UDPS  restera soudée pour ne pas trahir la mémoire de son géniteur.  Rien ne présage pour l’instant que la grande formation politique qui a servi d’école à pas mal d’hommes (et de femmes) politiques aujourd’hui disséminés à travers  différents partis politiques ne soit enterrée avec le père fondateur.

Ce qu’il convient de retenir pour l’heure, c’est que  les acquits  de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) seront préservés et l’accord du 31 décembre 2016 sera mise en œuvre.  La lutte cependant ne doit pas se poursuivre en ordre dispersé. Nécessité donc il y a de vite trouver un nouveau chef charismatique, une nouvelle locomotive en bon état pour prendre la relève et conduire le train à bon port.

L’oiseau rare devra savoir garder sa constance afin de résister contre vents et marrés comme Etienne Tshisekedi qui a prouvé à la face du monde qu’il a été un homme politique hors du commun, un vrai baobab politique qui a réussi à fléchir les dictatures les plus abjectes que la RDC aura connues.