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Experts tués en RDC: l’ONU exige des sanctions !

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Experts tués en RDC: l’ONU exige des sanctions !

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Ce vendredi au Conseil de sécurité, une minute de silence sera observée en mémoire des deux disparus, en marge du vote de la Résolution prolongeant encore d’une année le mandat de la MONUSCO

L'Américain Michael Sharp et La suédoise Zaida Catalán les deux experts de la monusco disparuLe Conseil de Sécurité a accueilli avec consternation et une grande émotion l’annonce de la découverte des corps sans vie des deux experts onusiens assassinés dans des circonstances floues dans la province du Kasaï Central, en République démocratique du Congo.  Réagissant immédiatement après cette macabre découverte, le Conseil de sécurité vient de diligenter une enquête, tout en demandant aux autorités congolaises de faire rapidement de même, pour que les responsables soient identifiés et sanctionnés.

Toute la lumière

Dans les couloirs de l’Organisation des Nations Unies, apprend-on, on se refuse à spéculer pour l’instant sur les responsables de ce double assassinat. C’est pourquoi le Conseil de Sécurité  exige des autorités congolaises toute la lumière sur les circonstances ayant entouré l’enlèvement de ces deux experts Michael Sharp, un Américain et Zia Catalan, une Suédoise au Kasaï Central et leur assassinat, alors que ces derniers étaient mandatés par le Conseil de Sécurité pour mener une enquête sur les charniers récemment découverts dans cette région de la RDC.

 « Ceux qui ont commis de tels crimes doivent être naturellement traduits devant la justice le plus rapidement possible », estime François Delattre, le représentant français auprès des Nations Unies. Dans son communiqué, le Conseil de Sécurité s’est hâté de préciser que c’est pour des raisons de discrétion que ces deux experts avaient décidé de ne pas faire appel à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) pour les protéger au cours de cette délicate mission.

L’ambassadeur suédois à l’ONU, Carl Skau, attend pour sa part plus de coopération de la part des autorités congolaises. « Je pense que nous devons faire tout notre possible pour assurer la sécurité des personnes que nous déployons, mais nous attendons aussi des gouvernements des pays où ils sont envoyés qu’ils fassent tout leur possible pour faciliter cette protection », a déclaré le diplomate. Le Conseil de sécurité observera une minute de silence en hommage aux deux experts aujourd’hui vendredi 31 mars, lors du vote pour le renouvellement de la MONUSCO.

Emotion à la MONUSCO

Au sein de la Mission onusienne en RDC, l’émotion est également difficile à contenir après la découverte des corps sans vie des deux experts. « On se demande pourquoi des membres du groupe des experts qui avaient comme mission d’aider à apporter la paix ici en RDC et à sa population ont été victimes de cette situation. Nous déplorons cela, nous condamnons cela.

Les Nations unies feront tout leur possible pour assurer que justice soit faite. Les corps vont sans doute être rapatriés, je crois, dans un premier temps ici, et puis en discussion avec les représentations diplomatiques, on verra comment les Nations Unies vont pouvoir aider ces représentations diplomatiques à prendre en charge ou à acheminer où elles le voudront ces corps », a fait savoir Charles Antoine Bambara, porte-parole de la MONUSCO.

Ce n’est pas la première fois que l’ONU exige une enquête sur les crimes commis en RD Congo. En 2015, elle avait également réclamé  des autorités congolaises toute la lumière sur les fosses communes découvertes en 2015 dans la commune kinoise de  Maluku, et où les autorités congolaises auraient enterré les victimes d’une manifestation de l’Opposition qui avait été réprimée dans le sang dans la capitale congolaise. Deux ans après, le mystère reste entier sur cette découverte macabre, qui lève le voile sur le cynisme du régime qui trône aujourd’hui à la tête de la RDC.

L’histoire se répète

L’histoire vient encore de se répéter, toujours sous le régime J. Kabila, avec la découverte de plusieurs fosses communes dans la province du Kasaï Central, et d’où l’on aurait sorti les corps des deux experts de l’ONU. Des crimes que les autorités de Kinshasa imputent déjà aux miliciens du chef traditionnel Kamuina Nsapu, alors que les Nations Unies ont a eu à dénoncer dernièrement l’usage disproportionné de la force, lorsque l’Armée régulière a réprimé ces miliciens actifs au Kasaï Central.

Dans ce contexte, la lumière sur les circonstances de l’enlèvement et de la mort des deux experts onusiens ne pourra venir que de l’enquête que vient d’initier l’ONU, à la demande du Conseil de Sécurité. L’enlèvement des deux experts n’ayant peut-être pas échappé à certains regards au Kasaï Central, un appel à témoins sur les circonstances de l’enlèvement et l’assassinat de ces  deux personnes  ne manquera pas d’apporter de l’eau au moulin des enquêteurs onusiens, qui sont déjà à pied d’œuvre dans cette région.

Par DMK

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