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Contre la volonté de Kinshasa : La MONUSCO reste jusqu’en mars 2019 !

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Contre la volonté de Kinshasa : La MONUSCO reste jusqu’en mars 2019 !

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La Résolution 2409 adoptée hier par le Conseil de Sécurité renforce le mandat de la Mission onusienne qui doit en priorité protéger  les populations civiles et appuyer l’organisation des élections prévues le 23 décembre 2018

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a, dans une nouvelle Résolution (2409) adoptée hier mardi à New-York, prolongé d’une année, soit jusqu’en mars 2019, le  mandat de la MONUSCO, la plus grande mission de maintien de la Paix de l’ONU au monde.

Dans cette nouvelle Résolution, les 16000  soldats de la paix œuvrant sous le drapeau des Nations Unies  en RDC auront comme mission, de veiller à l’organisation des élections dans le délai fixé par le calendrier de la CENI, c’est-à-dire le 23 décembre 2018 et protéger les populations civiles.

Ce maintien de la Mission onusienne en RD Congo s’est fait quelque peu contre la volonté des autorités congolaises qui étaient représentées à New-York par le Vice-Premier ministre des Affaires Etrangères, Léonard She Okitundu. Car, Kinshasa demandait le départ des casques bleus de la RDC.

Mais, au terme des discussions entre la partie congolaise  et les experts des Nations Unies, un compromis a été formellement trouvé et entériné par le Conseil de Sécurité des Nations Unies prolongeant d’un an le mandat de la Mission Onusienne. En effet, le mandat de la mission onusienne court jusqu’au 27 mars 2019.

La prolongation du mandat de la MONUSCO est saluée par la majeure partie de la population congolaise, particulièrement celle  habitant la partie Est du pays, victime des violences des groupes armés.

Pour ces compatriotes, la présence de la MONUSCO permet de réduire les excès potentiels de la police. Certains voulaient même que le mandat de l’ONU soit davantage et que la MONUSCO s’implique davantage dans les affaires politiques, voire certifie les élections, suggéraient certains. Le gouvernement congolais s’opposait farouchement au renouvellement du mandat de la MONUSCO et exigeait formellement le départ de tout le contingent onusien.

Lors de la réunion interministérielle présidée par le Chef de l’Etat Joseph Kabila le samedi dernier à Kinshasa, le gouvernement congolais a même laissé entendre que la RDC était en mesure de financer seule les élections attendues. Et le ministre de la Communication et medias affirmait par ailleurs que le soutien de la Communauté internationale devait être orienté vers d’autres secteurs comme la santé, l’éducation.

Créée en 1999, la MONUSCO est présente en RDC depuis le 1er juillet 2010, dans le cadre d’une mission de maintien de la paix après la signature par les belligérants congolais de l’Accord de cessez-le–feu signé à Lusaka. Depuis lors, jusqu’à ce jour, le mandat de la MONUSCO évolue au rythme de Résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Unanimité du Conseil de Sécurité autour de la nouvelle Résolution

La Résolution adoptée hier mardi et prolongeant le mandat de la MONUSCO jusqu’en mars 2019 a été votée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies, même par la Chine présentée comme partenaire privilégiée des autorités de la RDC.

Cette Résolution  vient couper l’herbe sous les pieds du pouvoir de Kinshasa quand on sait que ce dernier plaidait pour un désengagement onusien, afin que la communauté internationale ne suive pas de près les scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux qui doivent se tenir le 23 décembre prochain.
Ce texte insiste par ailleurs sur la nécessité de protéger les populations civiles et appuyer l’organisation des élections de décembre. Scrutins auxquels le président Joseph Kabila ne devrait pas prendre part. La Résolution souligne « la nécessité de faire tout ce qui est possible afin d’assurer que les élections du 23 décembre 2018 soient organisées avec les conditions requises de transparence, de crédibilité, d’ouverture et de sécurité » conformément à l’Accord de la Saint-Sylvestre.

Spécificité de la Résolution

Outre le renouvellement de la mission, le Conseil de sécurité enjoint le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de mettre au point des plans qui prévoient « toutes les options » en cas de nécessité, dont l’envoi de renforts venus d’autres missions de l’ONU. Antonio Guterres devra faire le point sur ces plans devant le Conseil de sécurité des Nations Unies dans 90 jours.

La mission fournira également une assistance technique et logistique pour soutenir le processus électoral. Elle formera en outre la police congolaise pour qu’elle assure la sécurité le jour de vote. La MONUSCO est aussi chargée de relever toute atteinte aux droits de l’homme et de les signaler au Conseil de Sécurité.

La nouvelle Résolution démontre l’engagement de la communauté internationale derrière le processus électoral et insiste sur le bon déroulement des élections.  Des observateurs seront également déployés sur place et seront nombreux, explique en substance le nouvel texte. Il s’agit d’un message fort envoyé à Kinshasa. Donc, plus question d’un quelconque report de scrutins et pas question de laisser planer le doute sur la tenue des élections en décembre 2018.

Dotée d’un budget de 1,5 milliard de dollars, cette Mission onusienne a pour but de stabiliser la RDC en garantissant la protection des civils, du personnel humanitaire et des défenseurs des droits de l’homme ainsi que des journalistes. Partenaire du gouvernement de la RDC, la MONUSCO appuie Kinshasa à stabiliser son territoire, et à consolider la paix.

Le renouvellement de cette Mission intervient dans un contexte électoral tendu. Les élections présidentielles prévues le 23 décembre seront l’une des priorités des Casques bleus dont le nombre devrait rester inchangé, soit plus de 16 000 soldats déployés.

Par GKM

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