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Vendredi dernier à la Haute Cour militaire : Bernard Kasusula éclaire la HCM dans l’affaire « Coup d’Etat monté et manqué de 1975 »

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Vendredi dernier à la Haute Cour militaire : Bernard Kasusula éclaire la HCM dans l’affaire « Coup d’Etat monté et manqué de 1975 »

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L’audience publique organisée le vendredi 15 juin  à la Haute Cour Militaire-HCM) dans l’affaire « Coup d’Etat monté et manqué de 1975 » opposant le colonel Raymond Omba à l’Auditeur général des FARDC s’est révélée encore plus enrichissante tant pour la défense que pour la plus haute instance judiciaire.

Aujourd’hui âgé de 76 ans, Bernard Kasusula, ancien président de la Commission des « Assassinats et Violations des droits de l’homme » de la Conférence Nationale Souveraine(CNS) a pu affronter l’usure de la mémoire humaine en fournissant  plusieurs informations à la Haute Cour Militaire qui poursuit l’instruction de ce dossier.

Invité comme renseignant, Bernard Kasususla a répondu avec courage aux préoccupations des haut magistrats militaires en sa qualité du président de la Commission des « Assassinats et Violations des droits de l’homme » de la Conférence Nationale Souveraine(CNS). « Nous avons bel et bien recu et entendu en plenière de la grande commission , le Général Nsinga et le Lieutenant Kabamba dans l’affaire Coup d’Etat monté et manqué de 1975 », a affirmé Bernard Kasusula.

Ce dernier a même décrit le contexte, les émotions ainsi que la détermination des officiers concernés de vouloir rétablir la vérité. A en croire cet ancien ministre, il n’y a pas eu des procès-verbaux  signés du fait que la commission qu’il présidait à la Conférence Nationale souveraine ne pouvait pas se substituer  à une instance judiciaire.

« Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait reviser l’arrêt du Conseil général de guerre qui avait condamné sans base solide plusieurs Congolais, civils et militaires; surtout avec les affirmations du Général Nsinga, ancien membre de la commission d’enquête sur l’affaire « Coup d’Etat monté et manqué » et du Lieutenant Kabamba, pièce maitresse du dossier qui avait affirmé avoir recu du Général Fallu, la mission de recruter plusieurs officiers et sous –officiers , pour le Coup d’Etat », a-t-il ajouté.

En effet, la requête sous examen à la Haute Cour militaire  est une affaire tentaculaire, simplement parce qu’elle est à la fois la toute première  requête en révision d’un arrêt et en Droit Pénal militaire congolais. Surtout que la requête a été introduite avant celle de Simon Kimbangu, et du fait qu’elle concerne plusieurs militaires du régime de Mobutu et qui, pour certains, sont restés dans l’armée jusqu’à ce jour.

Un cas d’école

Cette affaire n’en finit pas de révéler d’une part les faiblesses  de la justice militaire, et d’autre part de donner la lumière sur le complot des dirigeants  officiers généraux et supérieurs, hommes politiques et autres contre de paisibles citoyens pris de toute part, sans aucune preuve de lien ou de contact préalable.

A titre d’exemple, le colonel Alphonse Muarabu, pilote VIP à la Présidence de la République sous Mobutu au moment des faits, a affirmé avoir été arreté et condamné sans savoir les faits lui reprochés.
« Lors de ma seule comparution, j’ai été en face d’un certain Lieutenant Kabamba qui affirmait m’avoir recruté de la part du Général Fallu, mais que lui-meme ne parvenait pas à identifier dans la salle d’audience, alors que le Général Fallu y était bel et bien installé », a affirmé le Colonel Alphonse Muarabu lors de son passage à la barre le vendredi 8 juin 2018.

Une question d’honneur

Quant au colonel Omba devenu aujourd’hui sénateur, il s’est dit très surpris du temps que l’examen de cette question a pris à la HCM depuis sa demande de révision. « Il s’agit ici d’une question sérieuse qui montre  une injustice, pas la moindre »,a affirmé le colonel Omba. Selon  lui, c’est un problème de jalousie.

Le sénateur Omba Pene a également précisé qu’il n’avait jamais eu par le passé, en dehors de son lieu de travail, un contact avec les officiers cités dans cette affaire  comme principaux accusés, à savoir les Généraux Otshudi, Katshuva, Fallu, le colonel Mudiayi, le Major Mpika , et le Lieutenant Kabamba.
Au regard de toutes ces affirmations, la fameuse affaire du Coup d’Etat monté et manqué de 1975 parait comme un règlement de compte.

On y trouvait selon le sénateur Omba, les officiers militaires et des civils ayant été en rivalité avec certains Généraux tels que Babia, Likulia et Tukuzu. Surtout que ce  dernier avait été remplacé à la sécurité par le Colonel Omba. Le général Tukuzu  s’était même retrouvé membre de la composition du Conseil général de guerre, instance qui avait  condamné à mort Omba et d’autres.

« C’est une question d’honneur . Je ne veux pas léguer à ma descendance un souvenir de honte dans une affaire où je n’ai été impliqué ni de loin ni de près. C’est une erreur et une parodie de justice qui doit être réparée », a encore soutenu  le Colonel Raymond Omba Pene Djunga.

Par GKM

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