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16 février 1992-16 février 2022:Commémoration du 30ème anniversaire de la marche des Chrétiens

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16 février 1992-16 février 2022:Commémoration du 30ème anniversaire de la marche des Chrétiens

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Selon le programme publié par le Collectif du 16 février, une conférence débat est prévue à 10 heures
au CEPAS à Gombe, et une messe à 16 heures à la paroisse Saint Joseph de Matonge
Par Marcel Tshishiku

Le 30ème anniversaire de la marche pacifique des Chrétiens, dite « Marche de l’espoir » ou « Marche vers la démocratie », sera commémoré ce mercredi par le « Collectif du 16 Février » composé des organisations telles que CIAN-KIN, RODHESIC, CLC, CALCC, ASCOV, Ekolo ya Bondeko , LUCHA, Toges Noires, UPAGDEH, Amis de la Prison et Groupe Amos.

Le programme de la cérémonie de célébration prévoit la tenue, ce mercredi 16 février, à 10 heures, d’une conférence débat au Centre d’Etudes pour l’Action Sociale (CEPAS), dans la commune de la Gombe. Cette conférence débat sera animée par le professeur Thierry Nlandu et portera sur le thème « 30 ans, 1992-2022, les croyants congolais toujours interpellés au courage politique ». Le même mercredi à 16 heures, une messe sera dite par Mgr Vincent Tshomba, dans la paroisse Saint Joseph de Matonge, dans la commune de Kalamu.

Rappel

Le 24 avril 1990, Mobutu Sese Seko, alors Président de la République du Zaïre, annonce la fin du monopartisme. Un an plus tard, en mai 1991, s’ouvre à Kinshasa la Conférence nationale à laquelle ont participé 2 650 personnes venues de toutes les provinces du pays, dans le but de trouver des moyens concrets de faciliter la transition politique vers la voie démocratique.

Ces assises sont suspendues une première fois en août 1991, avant d’être rouvertes en décembre suivant, sous la direction de Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, et refermées en janvier 1992. C’est cette décision qui déclenche la « Marche de l’Espoir ». Le 16 février 1992, des milliers de manifestants descendent dans les rues, dans les 24 communes de la ville de Kinshasa pour répondre à l’appel d’un groupe de prêtres de l’Eglise catholique et réclamer de réelles avancées démocratiques.

Malgré l’interdiction de la marche par les autorités de Kinshasa, le mouvement est massivement suivi. Chaque manifestant a été invité à ramener soit une bougie, soit un rameau ou encore un chapelet. Dans les rangs des manifestants, si les chrétiens sont très représentés, la marche réunit toutes les confessions et des groupes d’opportunistes.

Selon des témoignages, les forces de l’ordre ont tiré sur les manifestants. Des troupes placées en retrait ramassaient et cachaient les cadavres, rendant ainsi difficile le comptage des victimes. Le bilan officiel signale treize personnes tuées, alors que l’ONGDH « La Voix des Sans-Voix pour les Droits de l’Homme » (VSV) évoque le nombre de 35 victimes.

Impact de la Marche de l’Espoir

Voulue pacifique, cette marche sanglante soulève une indignation générale même en dehors du pays. La communauté internationale condamne fermement le régime du Maréchal Mobutu. Les États-Unis qualifient la répression de massacre. Acculé de toute part, Mobutu finit par céder : la Conférence nationale devient « Souveraine » (CNS) et reprend en avril 1992. Les suites de la « Marche de l’Espoir » ont révélé l’influence des chrétiens sur la chose publique en République Démocratique du Congo, un rôle qui n’a cessé de s’accroître jusqu’à l’avènement du régime Kabila.

Les travaux de la CNS se développent jusqu’au 15 août 1992, date à laquelle Étienne Tshisekedi, farouche opposant du Léopard du Zaïre, est élu Premier ministre du Gouvernement de transition. En décembre 1992, la CNS clôture ses travaux après avoir jeté les bases de la démocratie, avec un projet de Constitution et un calendrier électoral. 

Une réelle ambition politique, qui ne sera pas suivie.

La marche du 16 février 1992 est l’une des plus grandes manifestations populaires depuis l’indépendance de 1960. Elle est désormais associée à la lutte pour la démocratie en République Démocratique du Congo.

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